Différences entre EHPAD et maison de retraite

Différence entre EHPAD et maison de retraite

Les termes EHPAD et maison de retraite sont souvent utilisés l’un pour l’autre dans le langage courant, mais il existe des différences importantes entre ces deux notions. En réalité, un EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) est un type particulier de maison de retraite : c’est la forme modernisée et médicalisée de la maison de retraite traditionnelle, conçue pour l’accueil de personnes âgées en perte d’autonomie.

Historiquement, l’expression « maison de retraite » pouvait désigner tout établissement hébergeant des personnes âgées, qu’il soit médicalisé ou non. Depuis les années 2000, la plupart des maisons de retraite ont évolué vers le statut d’EHPAD afin de répondre à des normes de soin et d’encadrement plus strictes. On peut donc dire que tous les EHPAD sont des maisons de retraite, mais que toutes les maisons de retraite ne sont pas nécessairement des EHPAD. Une maison de retraite non EHPAD (devenue rare) accueillerait des personnes âgées encore relativement autonomes, sans obligation d’avoir du personnel médical en permanence sur place.

De nos jours, les établissements non médicalisés sont souvent remplacés par d’autres formules comme les résidences services ou les Foyers logements. Ces alternatives permettent aux seniors en bonne santé de vivre dans un environnement sécurisé, avec des services à la carte, sans l’encadrement médical systématique des EHPAD. Le choix entre une maison de retraite classique, une résidence autonomie ou un EHPAD dépend donc essentiellement du niveau de dépendance de la personne âgée, de ses besoins quotidiens et de ses ressources financières.


Encadrement médical et personnel

La différence la plus significative concerne l’encadrement médical. Un EHPAD dispose obligatoirement d’un personnel médical et paramédical présent quotidiennement : un médecin coordonnateur supervise le projet de soins, des infirmiers dispensent les soins courants, des aides-soignants et auxiliaires de vie assistent les résidents pour les besoins quotidiens. Cette présence soignante est inscrite dans la réglementation des EHPAD.

Une maison de retraite traditionnelle (terme non officiel aujourd’hui) pourrait ne pas avoir d’infirmier présent en continu, ni de médecin coordonnateur dédié. Elle ferait intervenir des professionnels de santé extérieurs en cas de besoin. Cependant, il est important de noter qu’en pratique, la quasi-totalité des maisons de retraite en France sont désormais des EHPAD, ce qui garantit justement cet encadrement médical renforcé.

En outre, les EHPAD doivent respecter des ratios de personnel par résident fixés par les autorités (même si ces ratios peuvent parfois être jugés insuffisants). Le personnel y est formé pour gérer des situations de dépendance élevée, y compris la gestion de maladies comme Alzheimer, Parkinson, ou d’autres pathologies gériatriques. Une maison de retraite non médicalisée offrirait moins de services de ce type.

Dans certains EHPAD, notamment ceux qui disposent d’unités protégées, les professionnels sont spécifiquement formés à l’accompagnement des troubles cognitifs sévères. Cela inclut des approches adaptées, des environnements sécurisés et une prise en charge individualisée pour maintenir au mieux les capacités restantes des résidents.


Prise en charge et services proposés

Les services fournis dans un EHPAD et dans une maison de retraite classique diffèrent par leur étendue. Dans un EHPAD, la prise en charge est globale : hébergement, repas, entretien ménager, aide à la vie quotidienne, soins médicaux, animations. Le résident est suivi médicalement et bénéficie d’un plan de soins personnalisé en fonction de son état de santé. Par exemple, la distribution des médicaments est assurée par l’équipe soignante, des kinésithérapeutes peuvent intervenir sur prescription, etc.

Dans une maison de retraite non médicalisée, l’accent peut être mis surtout sur l’hébergement et la vie sociale, avec une surveillance moins étendue. Les soins médicaux lourds ne seraient pas gérés sur place mais assurés par l’hôpital ou les services extérieurs. Aujourd’hui, toutefois, ce schéma est devenu rare, car la population en institution a majoritairement besoin de soins quotidiens : c’est pour cela que le modèle EHPAD s’est généralisé.

Il convient également de distinguer les EHPAD d’autres structures connexes : par exemple, les unités de soins de longue durée (USLD) sont intégrées à des hôpitaux et prennent en charge des patients très dépendants sur le long terme dans un cadre hospitalier. Un EHPAD, lui, relève du secteur médico-social et offre un cadre plus domestique et moins hospitalier, bien qu’il puisse accueillir des personnes ayant de lourdes dépendances.

Par ailleurs, certains EHPAD proposent des prestations optionnelles : service de coiffure, espace bien-être, atelier mémoire, médiation animale… Ces activités complémentaires varient selon l’établissement, et permettent d’améliorer le quotidien des résidents tout en maintenant un lien social fort.


Tarifs et financement

Les modalités de tarification peuvent également diverger entre un EHPAD et une simple maison de retraite. Étant donné que l’EHPAD offre des soins médicalisés, son coût est plus élevé en moyenne qu’une structure sans personnel soignant permanent. Le tarif en EHPAD comprend le fameux triptyque hébergement – soins – dépendance, alors que dans une maison de retraite non médicalisée, le résident n’aurait à sa charge que l’hébergement (les soins étant extérieurs). Dans les faits, comme les EHPAD sont omniprésents, c’est surtout entre types d’EHPAD (public vs privé, par exemple) que les écarts de prix se manifestent.

Le financement des EHPAD fait intervenir des aides publiques spécifiques (comme l’allocation d’autonomie APA pour la dépendance, ou les subventions de l’Assurance Maladie pour les soins). Ces aides n’auraient pas lieu d’être pour une personne en maison de retraite sans soins, hormis les aides générales comme les allocations logement. Pour plus de détails sur les coûts en EHPAD et les aides associées, on pourra se référer à la page dédiée au coût d’un séjour en EHPAD.

À noter que certaines aides locales peuvent aussi être mobilisées en fonction du lieu de résidence (conseil départemental, caisse de retraite complémentaire, CCAS). Il est conseillé de se renseigner auprès des organismes compétents pour établir un plan de financement personnalisé.

À lire également

À la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous devez remplir ce champ
Vous devez remplir ce champ
Veuillez saisir une adresse e-mail valide.
Vous devez accepter les conditions pour continuer